Daniel Livartowski
La Galerie Lillebonne, espace culturel d’art contemporain présente
du 16 juin au 16 juillet
Une exposition d’oeuvres récentes de
DANIEL LIVARTOWSKI
Vernissage le jeudi 16 juin à 18h.
Daniel Livartowski est un autodidacte, c’est- à- dire un homme heureux.
D’origine lithuanienne, fils d’un tapissier décorateur, il a attendu la trentaine pour se mettre à la peinture. Ecole : son humeur de bon vivant, son humour, son amour du jazz, de Desproges et des polars américains ’défoncés’ (c’esrt son expression).
Dans les années 80, il pratique une peinture agressive, truculente. Il dépeint une humanité sommaire, affublée des oripeaux de la civilisation, signes d’appartenance censés dissimuler une âme animale, pères de familles nombreuses en proie à une libido exacerbée, engoncés dans leurs costumes cravates, gonflés par un désir de paraître à leur avantage dont le peintre n’est pas dupe (on entend son rire).
C’est brossé sur des fonds noirs, dans une pâte savoureuse, avec des emportements qui ne renient pas ce qu’ils doivent à Francis Bacon, avec ce droit à l’inachèvement et au remplissage griffonné, dans les zones relâchées, quand l’essentiel a été dit ailleurs et que l’image a acquis son taux nécessaire et suffisant de lisibilité : libertés qu’on peut déjà détecter depuis le Goya de la Maison du Sourd jusque dans les débordements d’un de Kooning, en passant par Soutine et sa gestuelle volcanique.
On peut peindre le dérisoire, le grotesque, le déliquescent, on peut descendre dans les enfers les plus horrifiques avec une aura protectrice comme Dante et Virgile : il y faut une nature généreuse, une curiosité sans limite, un goût irrépressible de sonder la nature humaine, assortis de la faculté inestimable de dédramatiser et de tout dissoudre dans le rire. Rabelais, Bosch, Goya, Hugo, en ont donné des exemples indépassables.
Et puis, au fil des travaux et des jours, comme il arrive souvent, la peinture de Livartowski s’est éclaircie. Son univers est à présent plus proche de Queneau que de Céline (qu’il admire). Les imprécations ont fait place à une bonhomie non dénuée de sens critique ni de poésie. Des violons se sont glissés dans un orchestre qui n’était fait que de stridences. Un ciel clair et serein replace les personnages sur la planète, les ôtant à la solitude noire de l’auto-analyse où ils se complaisaient. Des éléments printaniers apparaissent. Des tavelures, des effets de moire, des couleurs joyeuses remplacent les explosions ’baconiennes’, les arbres exsudent leurs frondaisons comme un panache de vapeur, les oiseaux chantent, les filles savent qu’elles sont belles, la courbure du globe se laisse voir de par la distance amusée et chaleureuse que l’auteur prend avec son sujet : le monde comme il va (excusez du peu). C’est à une saine et libertaire joie de vivre que nous convie la peinture de LIvartowski.
Xavier Bureau
La Galerie vous accueille du mardi au samedi, de 14 heures à 19 heures.
Expositions – Stages – Conférences – Histoire de l’art – Voyages pour l’art – Ouvertures d’ateliers – Concerts – Soirées vidéo – Ateliers de gravure et d’arts plastiques – accompagnement de projets et coproductions – interventions en milieu scolaire
Lieu : galerie Lillebonne
Adresse : Rue du Cheval Blanc
Ville : Nancy
Département : Meurthe-et-Moselle
Région : Grand Est
Pays : France
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