Emmanuel et Renée Sanz

Entrée libre

Bien que chacun développe une expression qui lui soit propre, lui en couleurs et abstractions, elle avec ses figures en terre, l’habitude leur est venue de prendre prétexte de la relation mère-fils pour nouer ensemble un dialogue artistique. Il se décline ici d’une part en pièces distinctes, faites pour être controntées les unes aux autres. Mais aussi d’autre part en pièces réalisées ensemble, conjuguant les savoir-faire de l’un et de l’autre. La complémentarité de ces deux sensibilités pourtant si différentes éclate quelque soit la modalité de leur dialogue.

Emmanuel Sanz
Il nous présente un ensemble de pièces abstraites de formats variés. Son écriture est faite d’émotions, de fièvres momentanées, d’impulsions subites, captées dans l’instant, fixées sur la toile comme par impression instantanée. C’est le sentiment de l’instant présent qui commande, dans une inspiration venue de l’art brut, des arts premiers et de l’ « action painting » des expressionnistes abstraits américains.L’exécution est rapide, d’une fluidité trop inquiète pour ne pas être semée d’incidents de parcours : risquant continuellement l’expérimentation, le geste court à l’accident. Echappant à toute routine, les moments de gestuelle large ou déchaînéesuccèdent aléatoirement aux séquences de griffages cursifs. Le tout avec une perceptible jubilation, qui fait tout le prix de cette expression.

Les couleurs ne sont jamais stridentes. Elles génèrent des ambiances variées selon les pièces : couleurs froides et minérales, ambiances grises et fluides évoquant des eaux ou des ciels, ou encore ocres et terres pariétales griffées par le temps, telles sont les gammes parcourues par ces pièces.

Renée Sanz
Elle nous présente un ensemble très cohérent de pièces modelées en terre cuite. Ce sont pour l’essentiel des compositions mettant en scène la figure de la femme, corps ou silhouette. Cette figure est représentée dans des attitudes faisant écho à ce qu’elle comporte d’archaïsmes ou d’archétypes. Chaque sculpture exploite de façon très personnelle et originale ce que le thème dégage d’évocation mythologique ou de force allégorique. Des matériels divers sont parfois ajoutés à la terre cuite : béton, métal et autres éléments réalisés pour l’occasion ou récupérés et réutilisés. Ils apportent des indications de mise en scène ou tout simplement des compléments narratifs ou explicatifs. Les pièces sont ainsi pourvues d’attributs qui mettent en valeur la dimension symbolique de chacune, dans une facture toujours retenue, stylisée et ludique. Ici et là, certaines pièces parcourues de signes scripturaux livrent une trace des références poétiques ou philosophiques qui les ont inspirées.