Exposition - Le regard prend parole

Entrée libre

Isabela D’Amado et Olivier proposent, chacun avec son approche personnelle, des pièces qui ont en partage leur pouvoir d’interpeler les regards. C’est du moins ce que provoquent les sculptures de la première, avec notamment ses fragments tirés de la figure humaine, dont elle stylise et manipule les formes jusqu’à obtenir d’étranges épures organiques. C’est aussi ce que revendique le second qui, avec des sujets très divers, met à l’épreuve une faculté toute discursive qu’il exerce par l’image, les couleurs et les pinceaux. De chacun d’eux nous voyons le regard d’artiste prendre parole.

Isabela D’Amado (sculptures)
Originaire de Montevideo (Uruguay), c’est en passant par les Etats Unis pour sa formation plastique qu’elle arrive à Paris puis à Strasbourg. Architecte de formation, elle est attirée par le travail des matières en volumes à partir des années 2 000 : terre cuite, plâtre, cire, pierre taillée... Avec toujours au cœur de ses sujets la figure humaine. Deux axes semblent organiser principalement son travail. D’un côté, la figure humaine y apparaît nourrie aux sources des archétypes de la statuaire, remontant jusqu’à des expressions archaïques, chaque pièce puisant dans ce répertoire une dimension animiste : couples, femmes à l’enfant, têtes... De l’autre, la figure humaine est utilisée sous forme morcelée de fragments corporels, manipulés, agrandis, stylisés jusqu’aux limites de l’abstraction tel que par exemple une main curieusement dressée ou un étrange nez-torse. La manipulation de ces fragments lui permet une forme d’épure organique, où la référence à la figure humaine agit comme levier d’une exploration spéculative et très plastique. Avec ces deux axes, elle embrasse un très large éventail de références, qui vont des formes archaïques protohistoriques et antiques jusqu’aux épures formelles de l’art moderne et de l’art contemporain.
Elle a présenté son travail dans des expositions personnelles à Montevideo, Washington DC, Ostende, Paris et Strasbourg.

Olivier (peinture)
Avec les moyens d’expression dont il dispose, il se propose de dépeindre le monde qui l’entoure en redonnant aux images toute leur profondeur. Pour cela, différentes approches de la représentation picturale lui sont ouvertes. Il s’engage ainsi d’un côté dans une forme de figuration tantôt narrative, tantôt symbolique, qui lui permet d’interpeler le regardeur en apportant à la représentation une signification ou une résonnance particulière, évoquant les problématiques diverses de la vie humaine. Il use également d’un autre côté de chocs d’images ou de collages, qui lui permettent de provoquer des chocs de sens ou des chocs temporels, superposant dans un même champ visuel des référents thématiques ou chronologiques disjoints. Il nous rapporte ainsi, sans parole, comment la vision du monde l’interroge et l’interpelle. Ce qu’il parvient à nous transmettre à son tour, en interrogeant et en interpelant les regards portés sur ses toiles.
La succession des générations, le fil du temps et les vertiges qu’il suscite, les incompréhensions mutuelles du cours de la vie, les paradoxes de l’exploitation et du saccage de la nature... tels sont quelques-uns parmi les thèmes qu’il aborde avec une grande liberté de ton et d’expression, acquise grâce à une forme de facilité discursive
dont il a revêtu, à force de pratique, l’usage de ses pinceaux et de ses couleurs.