Come Bach

L' Institut Culturel Italien, Strasbourg

Entrée libre

Texte Cristiano Nocera
Direction musicale Johanne Maitre
Mise en espace Cristiano Nocera et Marie Salomé Iffrig

Cristiano Nocera - Narration
Johanne Maitre - Hautbois et Flûtes
Elodie Peudepièce - Violone
Benjamin Chénier - Violon Baroque
Marc Meisel - Clavecin

Le Texte
Come Bach est une reconstruction rigoureusement fidèle aux sources de la vie de Johann Sebastian Bach. Mais il est aussi un récit passionnant et attachant sur la force de volonté et la passion animant un artiste. Bach est le père incontesté de la musique occidentale: plus qu’un homme, il est un monument. Et pourtant, de son vivant, aussi apprécié fût-il, il resta un musicien parmi les autres et peina à trouver sa place.
Avec Come Bach, j’ai voulu rompre le froid du marbre pour retrouver l’homme fait de chair et d’os. L’enfant qui se retrouveorphelin et est recueilli par son frère aîné. L’adolescent qui marche 400 km pour pouvoir suivre des études. Le jeune homme assoiffé qui écoute tout, lit tout, apprend tout. Et puis le jeune organiste virtuose, ses amours, son mariage, ses enfants, la prison…
La vie de Bach est un roman d’aventure. Elle est l’histoire d’un homme à la détermination inébranlable, d’un artiste qui n’abandonne jamais, toujours contraint à combattre. D’un artiste qui nous ressemble, en somme. Nous COME BACH.

La Musique
Pour Come Bach, nous disposons d’une équipe musicale minimale en termes fonctionnels, qui représente un échantillon de timbres, couleurs, et fonctions variés: deux instruments mélodiques (une corde -le violon-, un vent -la flûte à bec ou le hautbois-), un instrument de basse (le violoncelle), et un instrument harmonique (le clavecin).
Après avoir donné une place de choix aux pièces originales pour cet effectif (extraits de partita, suite, et prélude pour instrument solo, sonate pour flûte et pour violon, etc...), nous nous sommes tournés vers l’arrangement, voie intarissable et passionnante, qui permet de toucher du doigt l’ immensité de
l’oeuvre de Bach même si l’on ne dispose ni de l’orgue église, ni de l’orchestre, des solistes, du choeur !
La démarche est délicieuse: voler une sonate à l’orgue, en confier une voix au hautbois et l’autre au violon, faire un clin d’oeil à une cantate, orchestrer une pièce pour clavier...
On peut aussi être libre des formes: si un mouvement de sonate frappe en plein visage dans l’écrin de silence qui lui sied, une mélodie susurrée au fil d’un récit arrive à l’esprit sans qu’on s’en rende compte...
Bach lui-même, à l’époque, ne s’était pas privé de recycler son propre matériel, le faisant changer de forme, d’effectif, remplaçant des paroles profanes par un texte sacré suivant ses besoins et au-delà de toute mystification de sa musique. Jusqu’au coeur de ses compositions, JSB sort de la froide raideur dont il a hérité à tort et à force de malentendus. Et puis, au coeur de cette rencontre des deux arts, on parvient à penser les mots mélodies, et la musique paroles, à faire discourir harmonieusement ces deux langues en variant les formes, tissant les prises de parole, se refusant à l’apposition. Come Bach se veut un contrepoint habile articulant les discours, et offrant au public novice ou expert, un portrait subtil et riche de langages.